Les choix architecturaux et techniques ont été menés de manière à inclure tous les types de patients accueillis à l’institut et à assurer le bien-être des usagers. Il s’agit de proposer une architecture favorable à la santé globale. Pour ceci, le projet s’attache à créer un environnement biophilique à travers une identité fortement tournée vers le végétal.

En effet, les interactions multisensorielles avec un environnement à caractère naturel sont aujourd’hui largement reconnues comme étant sources de bien-être inconscient et immédiat. Elles facilitent ainsi notamment sa récupération en cas d’épuisement de ses ressources psychologiques (émotions, attention…), physiologiques (stress, fatigue…) ou sociales (isolement, repli…).

Le projet s’attache ainsi à réintroduire de la nature dans les espaces de soin et de recherche. Les architectes se sont basés pour ce faire sur les 14 principes de la biophilie, définis par Terrapin Bright Green en 2014. Ces principes se retrouvent dans de nombreux espaces de l’institut :

Nature dans l’espace :

  • Liens visuels et non-visuels avec la nature, stimulations sensorielles, eau, lumière, …
  • Présence de jardin en pleine terre au cœur de l’hôpital avec les atriums bioclimatiques
  • Ventilation naturelle des espaces rendue possible par les ouvrants
  • Jardins thérapeutiques à destination des patients
  • Terrasses végétalisées accessibles
  • Contact avec le ciel à travers les fenêtres zénithales

Analogies naturelles :

  • Liens avec la nature, formes biomorphiques, équilibre entre complexité et ordre…
  • Bâtiment bioclimatique évoluant selon les saisons et le temps
  • Présence de matériaux naturels en extérieur et en intérieur (bois notamment)
  • Bâtiment recréant une forme de cocon protecteur depuis le périphérique

Nature de l’espace :

  • Création d’ambiances variées, accès à des vues, …
  • Vues sur la nature depuis les espaces intérieurs
  • Alternance entre grands et petits espaces, présence d’espaces refuges
  • Parcours travaillé comme une série de transition alternant entre espaces de soin et espaces naturels

L’ambition environnementale est au cœur du projet. L’Institut s’est ainsi engagé à proposer un bâtiment écologiquement responsable dans sa conception, sa construction et son exploitation de sorte à permettre une interaction harmonieuse entre l’institut et son territoire : un bâtiment très performant avec une CERTIFICATION HAUTE QUALITE ENVIRONNEMENTALE et l’application du référentiel BÂTIMENT DURABLE adapté aux spécificités des établissements de santé.

  • En tant que centre de recherche de premier plan et institut à vocation locale, nationale et internationale, le projet incarne une nouvelle forme d’architecture composant avec la nécessité de la lutte contre le réchauffement climatique ;
  • En tant que lieu de soin pour enfants, il s’engage en faveur du bien-être et de la santé des générations futures, à court, moyen et long terme.
  • En tant que porte d’entrée de Paris visible depuis le périphérique, il a vocation à représenter une nouvelle manière de construire la ville et à matérialiser les engagements forts de la métropole parisienne.

Cette démarche est basée sur les principaux référentiels environnementaux nationaux et internationaux.

Plusieurs axes sont mis en place pour se conformer à cette trajectoire exigeante :

  • le développement d’une démarche globale d’économies énergétiques intégrant les consommations et émissions directes et indirectes et l’optimisation des bâtiments ;
  • le choix d’une implantation facilement accessible par les transports en commun et la promotion des mobilités douces, avec des places de stationnement pour les vélos ;
  • une maximisation de la végétalisation avec des patios et des aménagements paysagers comme niche écologique pour la biodiversité (préservation et recolonisation des espèces participant de manière naturelle à l’équilibre de la biodiversité du site) ;
  • des processus d’achats éco et socio-responsables ;
  • des actions de réduction et de valorisation des déchets.

L’Institut Robert-Debré du Cerveau de l’Enfant a eu la volonté de prendre en compte les enjeux environnementaux dès la conception du projet et de définir une ambition forte dans ce domaine.

Dès 2022, plusieurs diagnostics ont été lancés afin d’identifier les contraintes et d’évaluer la biodiversité des sites d’implantation de l’institut pour en déterminer la meilleure implantation.

Une fois l’implantation choisie, l’AP-HP a engagé de nouvelles études visant à établir un bilan écologique précis de la biodiversité du lieu pour en évaluer les enjeux floristiques et faunistiques.

Enfin, dans sa décision n° DRIEAT-SCDD-2024-086 du 28 mai 2024, le préfet de la région d’Ile-de-France a décidé que la réalisation d’une évaluation environnementale n’était pas nécessaire pour le projet de construction de l’institut du cerveau de l’enfant, au sein de l’hôpital Robert-Debré AP-HP, situé dans le 19ème arrondissement de Paris. Les mesures et compensations proposées par l’AP-HP ont été jugées satisfaisantes en validant une étude au cas par cas en application de l’article R.122-3-1 du code de l’environnement.

Lien vers :
Mai 2024 – Autorisation environnementale DRIEAT
Février 2023 – Diagnostic faune, flore, habitats et préconisation des mesures
Février 2023 – Expertise floristique dans le cadre d’un dossier de défrichement
Décembre 2022 – Diagnostic de l’état de pollution des milieux

Le bâtiment de l’institut intègre deux atriums de part et d’autre de l’espace central du rez-de-jardin. Ces atriums en pleine terre sont couverts et fermés par une verrière avec possibilité d’ouverture. Leur fonction est multiple :

  • Amener de la lumière naturelle au cœur du volume ;
  • Distribuer les espaces ;
  • Servir de tampon thermique en garantissant une température agréable hiver comme été ;
  • Limiter les surfaces déperditives du projet et diminuer les consommations.

Les premières réflexions et études commandées par l’AP-HP et menées avec les acteurs locaux, et notamment la ville de Paris, ont conduit à étudier dès 2022, 3 puis 4 hypothèses d’implantation du futur bâtiment à proximité de l’hôpital Robert-Debré. Ces études comparatives ont permis de mieux évaluer les contraintes, qui prises ensemble, ont permis d’éclairer le choix de l’implantation actuelle.

Lien vers :
Novembre 2022 – Analyse comparative d’implantation scénario D
Juillet 2022 – Analyse comparative des scénarios d’implantation

Les nuisances sonores et la pollution de l’air du boulevard périphérique ont été prises en compte et ont déterminé l’implantation générale du bâtiment.

La conception architecturale du bâtiment intègre une coque protectrice qui crée une intériorité au bâtiment, apaisée des nuisances sonores et de la pollution de l’air. La morphologie étirée de la coque permet de faire écran au périphérique au Nord.

La coque protectrice est une façade lisse sans aspérité conçue en béton minéral d’une épaisseur de 20 cm.  Le béton est un excellent isolant phonique aux bruits aériens. Il confère robustesse, durabilité et stabilité au feu. Les menuiseries sont en double vitrage clair feuilleté acoustique essentiel pour un maximum d’isolation et pour créer un environnement calme et sécurisé.

La pollution de l’air provenant du périphérique est gérée à la fois par la coque protectrice du bâtiment dont les retournements aux deux extrémités protègent le cœur de l’îlot, par ses systèmes techniques de ventilation double flux permettant d’atteindre un confort thermique sans ouvrir les fenêtres et par ses atriums bioclimatiques qui dispersent les polluants.

Outre l’accessibilité de l’Institut pensée via la voie d’accès de l’hôpital Robert-Debré, l’aménagement des abords et extérieurs du bâtiment est une condition essentielle du bien-être des patients et des usagers comme des professionnels. Une attention particulière sera apportée à la qualité des aménagements afin d’en faire des lieux de rencontre et de convivialité.  Dès le démarrage du projet les représentants des usagers et les familles participent aux études de conception.

La hauteur du bâtiment n’excède pas les 30 mètres. Le bâtiment est de la même hauteur que le bâtiment Bingen de l’hôpital Robert-Debré auquel il est relié par une passerelle.

Un important travail de collaboration a été entrepris avec la direction des espaces verts de la mairie de Paris pour limiter l’abattage des arbres tout en garantissant une compensation conforme aux règles du prochain plan local d’urbanisme bioclimatique.

Le projet prévoit l’abattage de 96 arbres qui présentent tous un état phytosanitaire dépérissant dont la présence de la maladie de la suie, 21 sujets étant déjà morts. La situation est très évolutive, le nombre de sujets morts a augmenté de 10 unités au cours des 24 derniers mois.

Le projet ambitieux de replantation s’étendra sur les 3600 m² de talus existant et répondra à une compensation double à volume foliaire équivalent.  Les arbres et arbustes nouvellement plantés seront composés d’une majorité d’espèces régionales tout en conservant les arbres des zones non concernées par les travaux. Cette approche a pour objectif de préserver la biodiversité existante et de récréer un ensemble végétal résilient face au réchauffement climatique.

Lien vers :
Septembre 2022 – Rapport espérance de maintien des arbres
Juillet 2022 – Rapport phytosanitaire
Février 2022 – Rapport phytosanitaire

Des solutions de parking sont en cours de discussion pour offrir aux professionnels des places de stationnement dans l’enceinte de l’hôpital ou à proximité immédiate.

Le chantier de l’institut se déroulera en site occupé. Une démarche de chantier à faibles nuisances sera mise en place de manière à garantir un chantier sans gêne. La charte de chantier à faibles nuisances constitue un pilier essentiel à la mise en œuvre des dispositions environnementales sur le chantier tout en préservant l’environnement immédiat et les autres bâtiments.

Préservation de la biodiversité
Une attention particulière sera portée à la phase de défrichement avec des préconisations spécifiques pour la phase de travaux préparatoires. Pendant le chantier de l’Institut, les arbres conservés seront protégés, des précautions seront prises pour limiter l’impact sur la faune et la lutte contre les espèces exotiques envahissantes fera l’objet de recommandations dans la Charte de Chantier à Faibles Nuisances.

Réduction des nuisances visuelles
Pour que le chantier soit le mieux possible accepté des usagers, les responsables des travaux veilleront à la propreté et à l’aspect général du site. Des dispositifs adaptés au chantier seront prévus pour limiter les salissures aux abords du chantier et un nettoyage systématique sera réalisé pour éviter toute dégradation aux abords du chantier.

Réduction des consommations
La base vie disposera d’équipements permettant de limiter les consommations d’eau et d’énergie du chantier : détecteurs de présence, robinetterie temporisée.

Réduction des nuisances acoustiques et vibratoires
Des mesures acoustiques et vibratoires seront réalisées en phase chantier afin de contrôler le niveau moyen et les émergences acoustique sur les phases les plus bruyantes, identifiées en amont, ceci afin de ne pas dépasser les niveaux sonores acceptables pour le site. Des protections provisoires pourront être mises en place si nécessaire, les équipements à faibles niveaux sonores seront privilégiés.

Réduction des risques sanitaires
Le projet se déroulant à proximité de personnes fragiles, des mesures spécifiques seront mises en place, notamment pour prévenir les risques d’aspergillose et de légionellose, dus notamment à la dispersion des poussières. Celle-ci sera limitée au maximum, par exemple par la pulvérisation d’eau lors des phases génératrices de poussières, et l’utilisation de matériel spécifique avec modules d’aspiration des poussières intégrés. Des tapis anti-poussières pourront également être prévus à l’entrée et à la sortie du chantier. La stagnation d’eau sera évitée afin de prévenir la prolifération des moustiques tigre.

Réduction des pollutions
Les produits à risque seront stockés dans un container dédié. Les ouvriers seront formés aux réflexes à adopter en cas d’incident environnemental, avec notamment à l’utilisation du kit de dépollution.

Réduction, tri et valorisation des déchets de chantier
Les entreprises optimiseront la gestion des déchets : préfabrication, calepinage, etc. et organiseront un tri rigoureux des déchets de construction par filière en respectant les 7 flux réglementaires, avec des bennes ou des bacs spécifiques selon le type de déchet. L’objectif de valorisation est d’au moins 85 % de la masse totale des déchets générés sur le chantier. La construction donnera lieu à un remodelage du terrain et à des excavations pour le sous-sol. Dans ce cadre, le réemploi de la terre sur site sera privilégié au maximum.